|
|
||
|
264 [i583] JOURNAL
noblesse qui étoit là, dit à Bellievre : « Le Roy par « toutes ses lettres me fait beaucoup d'honneur; par « les premieres il m'appelle cocu, et par les dernieres « fils de putain : je l'en remercie. »
Le mardy 2 H août, l'évêque de Riminy, nonce du Pape près Sa Majesté, mourut à Paris en l'hôtel de Sens, et fut enterré le lendemain au chœur de l'eglise de Notre-Dame de Paris, de nuit, sans aucune cérémonie, ainsi qu'il avoit ordonné par son testament. Toutesfois, le jeudy ensuivant, on lui fit par commandement du Roy des obseques solemnelles dans ladite eglise où il étoit inhumé, à chapelle ardente, chœur tendu de drap noir haut et bas, avec une lisse de velours noir par le haut, sans armoiries. Au service assistèrent le parlement, la chambre des comptes, les généraux des aydes, prevôt des marchands et echevins de la ville, les ducs de Guise et du Mayne, et plusieurs autres seigneurs; quatre - vingts pauvres , habillés de deuil, porterent chacun une torche blanche : la ville en envoya deux douzaines ; les cardinaux de Guise, de Birague et de Vaudemont, chacun une douzaine, armoriées de leurs armoiries : [ lesquels toutesfois n'y assistèrent. ] Le théologien de Saint-Germain fit le sermon funèbre.
En ce mois, le Roy, au retour des bains de Borbon-Ensis, fit batir dans le bois de Boulogne une chapelle pour oratoire à certains nouveaux religieux qu'il nomma hieronimites, lesquels il vêtit de drap de bure.
En ce même mois, Sa Majesté rappella Poncet de son abbaye de Melun, et le remit en sa cure de Paris, lui enjoignant de ne plus prêcher séditieusement, et dit le Roy : « J'ai toujours reconnu en ce bon docteur un « zele de Dieu, mais non selon la science; dont tou-
W
|
||
|
|
||
|
Digitized by
|
||
|
|
||